Qui est votre lecteur type ?
Il est important de déterminer votre lecteur type. Pour qui voulez-vous écrire ? Qui vous lira ? Et ne répondez surtout pas : « tout le monde ».
L’une des premières choses qui sont enseignées dans la formation de journaliste, c’est celle-ci : « Pour qui écrirez-vous ? » Question essentielle, cruciale, primordiale qui arrive tout de suite après avoir trouvé votre sujet.
L'angle de votre ouvrage
La raison est fort simple. Comment connaître l’angle que vous donnerez à votre ouvrage si vous ne savez pas pour qui vous écrivez ? Je l’ai expérimenté à maintes reprises étant journaliste pigiste. Il est possible de traiter la même nouvelle de manière différente selon le lecteur type. L’angle et le vocabulaire varient selon que l’article est destiné au journal Le Devoir, La Presse ou Le Journal de Montréal. L’idée n’est pas d’identifier si un est meilleur qu’un autre, mais simplement de reconnaître que le lectorat est complètement différent. Ainsi, vous pouvez remarquer que la même nouvelle est traitée autrement lorsqu’il s’agit de la station télé LCN ou RDI. L’auditoire n’est pas le même et il faut être conscient de cela avant de monter un projet.
Alors, il est primordial que vous sachiez pour qui vous écrirez. Cela vous permettra d’établir le niveau de langage. Vous n’utilisez pas le même vocabulaire selon le lecteur visé. Dans la langue écrite, il existe trois niveaux de langage : populaire, standard et recherché. Évidemment, le niveau populaire porte bien son nom et il pourrait être associé aux romans de Michel Tremblay. Quant à lui, le vocabulaire standard représente plus de 80 % des ouvrages sur le marché. Puis, le niveau recherché s’adresse davantage au roman de haute voltige ou à des manuels didactiques, par exemple.
Un vocabulaire adéquat
Rien n’est plus détestable que les ouvrages qui passent d’un niveau de langage à un autre; à moins qu’il ne s’agisse d’un roman où les personnages proviennent de cultures différentes. Outre le vocabulaire adéquat pour votre lecteur type, l’étendue de vos connaissances trouvera un encadrement assuré. Je m’explique : si je vous informe que vous donnerez le cours de français, mais que je ne vois pas la nécessité de vous mentionner le niveau, que ferez-vous ? Vous chercherez à savoir si vous enseignez au niveau primaire, secondaire, collégial ou universitaire, n’est-ce pas ? Et selon ma réponse, vous adapterez le contenu enseigné.
Il en va de même pour vos écrits. Si vous désirez parler de la spiritualité, par exemple, il est indispensable de savoir si vous vous adresserez à des novices ou à des érudits en la matière. Vous ne traiterez pas le sujet avec la même profondeur dans un cas comme dans l’autre, tout comme vous ne donnerez pas la même matière en français à des étudiants de 5e année du primaire qu’à un élève du Cégep en littérature.
Votre lecteur type
Vous devez établir votre lecteur type pour adapter et soutenir, du début à la fin, le niveau de langage et le vocabulaire tout au long de la rédaction, d’une part. D’autre part, vous n’aurez plus à vous questionner lorsque vous préparerez votre table des matières quant au traitement de votre sujet. Vous saurez exactement où vous devrez partir dans les connaissances et où vous devrez vous arrêter. Et cela vous permettra certainement de comprendre qu’il y a possiblement plusieurs ouvrages avec votre sujet de prédilection, ce qui vous empêchera d’écrire un guide pratique de 400 pages simplement parce que vous voulez tout dire.
La préparation d’un ouvrage est tout aussi importante que la rédaction elle-même.
Bonne rédaction !
Chroniqueuse télé et radio, Marthe Saint-Laurent développe et exprime en ondes, sa pensée sur la réalité féminine, entre autres. L’auteure est reconnue dans la francophonie canadienne et européenne ainsi qu’en Afrique pour dénoncer le harcèlement psychologique, sexuel, le bitchage et l’intimidation.
Parmi ses 22 ouvrages, dont son plus récent Là, ça déborde ! Comment gérer notre charge mentale au quotidien. Cet ouvrage regorge de réflexions, de témoignages et d’exercices pratiques qui mènent à des pistes de solution vers un changement sain et durable.
Marthe possède des certificats en français écrit et en rédaction française, en plus d’études en journalisme et en psychologie ainsi qu’une formation en coaching.