Pourquoi l’auteur a-t-il peur du jugement ?
Que dois-je écrire pour ma première infolettre ? C’est aussi difficile que de commencer à écrire un livre. Il faut capter et garder l’intérêt du lecteur jusqu’à la fin de l’ouvrage. Pourtant, « ç’a l’air tellement facile » lorsqu’on lit un livre… après tout, ce ne sont que des mots alignés les uns à la suite des autres. Mais ceux qui ont risqué l’écriture se sont fait rattraper par la réalité de manière brutale. Ce n’est pas aussi simple qu’on veut bien le croire, car non, ce n’est surtout pas « juste » aligner des mots. D’entrée de jeu, l’auteur est confronté au choix du sujet, des mots, puis un style se dessine avec un ton et un rythme qui s’installent et voilà que tout semble se mettre en place jusqu’à…
Que diront-ils ?
Jusqu’à ce que les grandes questions viennent nous visiter tôt ou tard… et souvent plus tôt que tard. Rigolons un peu pour détendre l’atmosphère. En voici donc quelques-unes : « Qui suis-je pour écrire un livre ? • Suis-je assez compétent ? • Qui sera intéressé par mon livre ? • Plein de livres existent déjà sur le même sujet, que puis-je apporter de plus ? • Que vont-ils dire ? » Ici, le « ils » emprunte plusieurs visages selon le type de livre que nous écrivons. Donc, ce fameux « ils » peut correspondre à la famille si nous écrivons un récit de vie. Ce même « ils » peut être nos pairs professionnels (parfois jaloux de notre détermination), nos amis ou des gens impliqués dans l’histoire que nous créons.
Que dois-je écrire pour ma première infolettre ? Je voudrais bien parler de mes services d’édition, mais je ne veux surtout pas « avoir l’air d’une vendeuse ». Je n’ose pas trop parler de mes expériences professionnelles parce qu’il faut éviter toute forme de prétention. Oui, mais en même temps, si je n’aborde pas ces points, comment le futur auteur saura ce que je peux lui offrir pour l’aider à réaliser son rêve ? Donc, si je parle de mes expertises, je risque de me vanter un peu trop, mais si je n’en parle pas, je ne pourrai pas exercer mon métier.
N'écoutez pas la petite voix !
Au final, la peur du jugement n’est au fond que notre propre jugement que nous projetons sur les autres, mais qui se tourne contre nous. Cette petite voix à l’intérieur de chacun de nous porte plusieurs noms, tels que : autosabotage, syndrome de l’imposteur, manque de confiance en soi. Mais soyons sans crainte, cette peur du jugement est très saine lorsqu’on la soigne. C’est-à-dire que nous trouvons le moyen de l’utiliser à bon escient. Car soyons honnête : ceux qui n’ont plus peur, ne sont plus sur cette terre. Voyons plutôt ce sentiment tel un baromètre au même titre que le jugement. Ce dernier est salutaire, car il nous empêche d’écrire des énormités. C’est lui qui tempère nos communications.
Que dois-je écrire pour ma première infolettre ? Que tout auteur vit la peur du jugement. En plus d’être normale, elle détermine les balises. Par contre, si elle nous paralyse, il faut la mettre dehors du bureau afin de poursuivre son élan rédactionnel jusqu’à… la réalisation de notre rêve : écrire un livre.
Bonne rédaction !
Marthe
Chroniqueuse télé et radio, Marthe Saint-Laurent développe et exprime en ondes, sa pensée sur la réalité féminine, entre autres. L’auteure est reconnue dans la francophonie canadienne et européenne ainsi qu’en Afrique pour dénoncer le harcèlement psychologique, sexuel, le bitchage et l’intimidation.
Parmi ses 22 ouvrages, dont son plus récent Là, ça déborde ! Comment gérer notre charge mentale au quotidien. Cet ouvrage regorge de réflexions, de témoignages et d’exercices pratiques qui mènent à des pistes de solution vers un changement sain et durable.
Marthe possède des certificats en français écrit et en rédaction française, en plus d’études en journalisme et en psychologie ainsi qu’une formation en coaching.