Créer un nouvel équilibre grâce au déséquilibre

Créer un nouvel équilibre grâce au déséquilibre

L’ordre du jour est rompu! L’inconfort s’est installé en même temps que la disparition de nos repères. Cet équilibre, nous l’avions construit à coups de joies, de souffrances, de blessures, de plaisirs épars, mais rassurants. Nos difficiles apprentissages avaient créé en nous des certitudes, des croyances sur lesquelles nous avons souhaité bâtir notre avenir. Mais voilà que tout s’écroule.

Rien n'est permanent

Plusieurs parmi nous avons lu dans des ouvrages spirituels ou avons vécu l’impermanence des choses. Nous avons appris que rien n’est statique. Nous sommes plusieurs à le savoir, à l’avoir expérimenté, à le répéter à qui veut bien l’entendre lorsqu’un élément majeur s’impose dans notre vie et que nous sommes chamboulés. Mais qu’arrive-t-il lorsque la fissure est planétaire? Que faisons-nous lorsque le chaos nous prive de notre précieuse liberté? À quoi pouvons-nous nous rattacher lorsque personne ne peut prédire l’avenir? En quoi pouvons-nous croire maintenant que tout est devenu incertain?

Nous anticipons, à juste titre, la modification des structures relationnelles, une adaptation des règles professionnelles, de nouvelles façons de penser l’économie et les loisirs, tels que les voyages. En quelques semaines, d’un pays à un autre comme un jeu de dominos, tout a basculé. Nos projets, nos ambitions, nos carrières, nos relations et notre famille sont passés sous un rouleau compresseur appelé pandémie.

Les renoncements nécessaires 

Il existe différentes façons de traverser les tempêtes, de rester ancrés malgré la violence des événements, de reprendre pied après avoir absorbé le choc. Ce qui nous fait si mal, en cette période d’isolement, c’est la perte de nos habitudes que nous nommons aussi liberté. Le quotidien ne ressemble à rien sinon à passer le temps avec la peur au ventre devant l’inconnu. Pendant que plusieurs broient du noir et sèment l’inquiétude dans leur entourage, d’autres veulent croire que la vie reprendra son cours normal. Malgré tout ce qui se dit, s’écrit, se partage sur les réseaux sociaux, que les messages parviennent de nos élus, de scientifiques, de médiums ou autres, il existe une seule assurance : personne ne sait de quoi demain sera fait.

La faille est si creuse qu’un simple rapiéçage sera impossible. Cette fissure universelle vient affaiblir notre monde en cassant nos croyances, notre mode de fonctionnement, notre façon de penser, de vivre, mais surtout notre manière d’aimer. De nous aimer.

Peu importe l’avenir qui nous attend, il y a assurément une étape importante à franchir : renoncer à la façon dont nous avons vécu jusqu’à maintenant. Renoncer veut dire faire le deuil du passé. En d’autres mots, accepter que ce qui a été ne sera plus jamais. Il nous faut laisser aller tout ce qui a existé avant janvier 2020. Si nous tentons de reproduire l’équilibre que nous avions avant la pandémie, nous risquons de vivre dans la nostalgie avec un discours de regret du genre : « Avant, c’était mieux. »

L'ouverture sur plus grand que nous 

Faire des deuils nous permet de passer à autre chose. Cela libère de l’espace en faisant de la place pour la nouveauté. Savoir fermer des portes pour en ouvrir d’autres est un art qui se développe. Il n’est certainement pas simple, et encore moins agréable, pourtant cette méthode est infaillible. Malgré toutes les incertitudes de ces derniers mois, nous pouvons au moins nourrir l’assurance que cette crise nous permettra de changer de manière positive.

Si nous acceptons de faire le deuil de notre passé, nous serons étonnés de découvrir ce qui se révèle à l’intérieur de nous. Nous installer de nouveaux repères devient intéressant dans la mesure où nous créons avec ce qui est maintenant au lieu de chercher à recoller les morceaux d’un vase cassé. Il y aura un « avant » la pandémie, un « pendant » et un « après ». L’ouverture sur plus grand, c’est la certitude que ce nouvel équilibre que nous sommes en train de créer se bâtit avec le moment présent afin de contrer la mauvaise habitude de nous accrocher au passé, au connu.

L’inconnu est devant nous, bras ouverts. Soyons prêts à nous y lover. Tout devient alors possible!

2 commentaires

  1. Bourdon Jacqueline le 24 avril 2020 à 6:21 pm

    Très beau.texte pertinent. Merci Marthe

    • Marthe Saint-Laurent le 25 avril 2020 à 9:53 am

      Un immense merci, Jacqueline, de prendre le temps de me partager tes commentaires. J’apprécie grandement.

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