Reprendre sa vie en main

Il n’est jamais trop tard pour changer de direction. Nous ne pouvons retourner en arrière, comme les transports le font, et c’est tant mieux. Par contre, il nous est possible d’emprunter une autre route que celle sur laquelle nous sommes. À tout moment, le choix s’offre à nous de repenser notre vie. Que cela passe par des événements négatifs ou par des occasions à saisir, par un malaise persistant ou par un coup du destin, la prise de conscience demeure la meilleure manière de comprendre ce que nous vivons.

La peur d'être conscient

Évidemment, nous asseoir pour analyser ce qui cloche en nous n’est pas un exercice agréable. Nous préférons remettre la responsabilité sur les épaules des autres. Nos parents, notre partenaire de vie, nos collègues ou nos supérieurs hiérarchiques, nos voisins ou nos élus, tout ce beau monde a le dos large lorsqu’il s’agit d’exprimer nos malaises et nos malheurs.

Pourtant, persister dans la croyance que c’est la faute de tout le monde ne représente pas une façon de vivre en pleine conscience. Nous sommes maîtres de notre vie. Nous avons toujours le choix de terminer une relation; de dire non; d’exprimer notre vérité; de prendre notre place en nous affirmant ou de rester là où nous sommes.

Pour être conscients, il faut avant tout être honnêtes envers nous-mêmes. Bien sûr, les parents peuvent être mis en cause dans notre situation, mais arrivés à l’âge adulte, le reste du parcours nous appartient. Est-il possible que nous ayons peur de nous assumer ? Nous assumer, c’est avoir la conviction que nous sommes responsables de notre façon de voir la vie. Et cela n’est ni simple ni agréable.

Les avantages d'être conscient

Malgré le désagrément de vivre en pleine conscience, car c’est très souvent douloureux, il existe bon nombre d’avantages à comprendre ce qui nous arrive, ce que nous vivons et pourquoi nous le vivons. Il n’est pas nécessaire d’attendre que la santé vacille avant de prendre les décisions qui pourraient améliorer notre vie. Le problème c’est que, justement, nous nous croyons éternels et pensons, à tort, que nous avons tout notre temps. C’est ainsi que nous endurons bien des situations néfastes ou entretenons trop de relations bancales et malsaines.

Apprendre à dire non est réellement un apprentissage, car ceux qui ont fait notre éducation ont omis de nous mettre en garde contre la soumission de peur de ne pas être aimés. En cela, nous pouvons compter sur les autres pour appuyer sur le bouton «culpabilité», et voilà que nous perdons le nord par peur de déplaire. Nous nous moulons selon la volonté de Pierre, Jean ou Jacques.

Parmi les nombreux avantages d’être complètement conscients se trouve la responsabilisation individuelle. Se sentir responsable de sa vie, c’est la liberté. Il ne suffit pas d’être enfermés au sens physique pour vivre en prison; le simple fait de nous sentir victimes est une prison en soi. Avoir l’impression que nous ne sommes pas maîtres de notre vie est une sensation lourde pour l’âme, mais également lourde de sens.

La liberté existe vraiment

Pour être libres, il faut être conscients. Lorsque nous sommes conscients de notre de vie au quotidien, que nous savons au plus profond de nous-mêmes que nous sommes responsables de nos choix, ce n’est qu’à ce moment-là que nous pouvons changer de direction. Faire de nouveaux choix, c’est possible. Notre vie nous appartient ! Et si nous avons peur de déplaire, si nous nous croyons indispensables et si le rôle de victime nous valorise, souvenons-nous que les cimetières sont remplis de gens indispensables. Peu importe ce que nous dirons ou ferons, nous déplairons toujours à quelqu’un. Nous avons l’obligation de reprendre notre vie en main en posant des gestes concrets pour améliorer notre qualité de vie et, avec elle, notre joie intérieure.

Il n’est jamais trop tard pour emprunter une autre route, quitte à changer complètement de vie. Si nous sentons l’appel, il faut y aller. Et pour sentir l’appel, il faut être présents à ce que nous vivons; restons conscients chaque fois que nous faisons porter aux autres le poids de nos malheurs.