Manipulation parentale : diviser pour mieux régner
Nous considérons souvent que la manipulation parentale est synonyme de sévices corporels, ce qui n’est pas faux. Cette constatation n’est pas étonnante lorsque nous sommes conscients que la violence physique est prise plus au sérieux que la violence psychologique donc plus difficile à prouver et à punir.
Et pourtant, la preuve n’est plus à faire que le contrôle parental et la manipulation à outrance sont de la maltraitance et très souvent une porte d’entrée à la violence physique. La manipulation parentale, et/ou familiale, marque au fer rouge notre avenir et détermine nos relations interpersonnelles pour le reste de notre vie.
Se faire bâillonner
La manipulation parentale est associée à de la violence verbale et physique. Mais qu’en est-il de la castration de nos pensées, de nos désirs et de notre créativité lorsque nous sommes enfants ? Cet empêchement à devenir un adulte responsable et épanoui est de la violence.
Au nom de l’amour, bien des parents ont abusé de leur pouvoir. « Je te frappe pour que tu obéisses et parce que je t’aime. » Plusieurs ont entendu cette absurdité sans en comprendre le sens. Et pour cause! Ça ne tient pas la route. Il est vrai qu’à une époque, la fessée était autorisée et même encouragée pour que les enfants «poussent droit». Une bonne claque sur les fesses ne faisait pas de tort et permettait de mieux comprendre les exigences et les règles parentales. Bon nombre de parents s’en sont donné à cœur joie dans le «redressement» de leur progéniture
En parallèle à cela, il existe des parents qui ont empêché leurs enfants de leur dire «non» à l’âge de deux ans, étape cruciale où l’enfant doit développer son autonomie et son indépendance – première petite révolte proportionnelle à son âge avant l’adolescence. D’autres enfants se sont vu interdire de se fâcher, de se disputer avec leurs frères et sœurs.
Il fallait créer la bonne entente pour éviter les conflits et les règlements de compte. Ce terreau est particulièrement fertile pour nourrir un tempérament hypocrite et faire croître la frustration jusqu’à la révolte. Évidemment, nous comprenons qu’une intervention saine dans les disputes au sein de la fratrie n’est pas de la manipulation.
La peur de décevoir et l’incapacité à dire non
Sommes-nous surpris d’être nombreux à ne pas avoir appris à dire «non» ? À ne pas pouvoir nous affirmer de peur de décevoir, la fameuse inquiétude de blesser. Cette culpabilité se colle en nous tant et aussi longtemps que nous ne cheminons pas vers notre libération… et encore. Savons-nous pourquoi nous ne voulons pas déplaire ? Sommes-nous conscients que le «non» n’a jamais été toléré de la part de certains parents ? Chercher à plaire pour être aimé, mais également par non-choix d’être gentil.
Très tôt, l’enfant se fait jouer dans la tête. Il est cassé à la mesure de ce que ses parents attendent de lui. Cette relation est la normale pour lui, car il ne connaît rien d’autre. Tout comme l’enfant victime d’abus sexuel croit que tous les enfants vivent les mêmes sévices.
L’abus psychologique parental est encore aujourd’hui caché et même la fratrie n’ose en parler entre elle, car les parents ont tôt fait de diviser les membres de la famille par la médisance. Diviser pour mieux régner est la base de la manipulation. Évidemment, chacun a sa vérité et même si l’expérience se ressemble entre frères et sœurs, les émotions et les dommages diffèrent selon les personnalités et l’intensité du contrôle parental.
La relation avec nos parents âgés en dit long
Lorsque la manipulation n’a pas laissé de trace sur le corps, soyons assurés qu’elle en a laissé dans le corps (maladie, malaise, etc.) et dans la tête (anxiété, angoisse, etc.). Les obligations que nous nous imposons face à nos parents âgés, doivent être contestées lorsqu’elles ne viennent pas du cœur. De quelle manière agissons-nous avec eux ? Sommes-nous près d’eux par plaisir, par joie ou par culpabilité ?
La manipulation parentale, il faut en parler, car elle a causé tellement de ravages qui sont encore tus, et malheureusement, rendent bien des générations malheureuses. Dans le meilleur des cas, il est souhaitable d’en parler avec les parents, mais si cette voie n’est pas envisageable en raison d’une maladie dégénérative, alors offrons-nous le cadeau d’en parler à nos frères et sœurs… ou à un spécialiste de la santé mentale.
Il n’y a aucune honte à consulter pour fonctionner mieux par la suite ou pour comprendre notre propre histoire. Le passé ne peut être refait, mais le présent et l’avenir nous appartiennent. Être conscients de l’origine de notre culpabilité est sain et permet de faire la paix avec nos parents avec ou sans leur consentement.
LA VÉRITÉ... LA DIRE OU LA TAIRE?
Toute vérité est-elle bonne à dire, à l’instar du fameux dicton? Dans ce guide aussi pertinent qu’instructif, Marthe Saint-Laurent évoque les relations interpersonnelles responsables de nos bonheurs comme de nos malaises, de même que les vraies raisons qui nous incitent à dire ou à taire la vérité. Chaque chapitre propose des témoignages destinés à créer des parallèles entre notre expérience et celle des autres. Laissons-nous entraîner sur le chemin de la seule vérité qui compte vraiment… la nôtre !
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Chroniqueuse télé et radio, Marthe Saint-Laurent développe et exprime en ondes, sa pensée sur la réalité féminine, entre autres. L’auteure est reconnue dans la francophonie canadienne et européenne ainsi qu’en Afrique pour dénoncer le harcèlement psychologique, sexuel, le bitchage et l’intimidation.
Parmi ses 22 ouvrages, dont son plus récent Là, ça déborde ! Comment gérer notre charge mentale au quotidien. Cet ouvrage regorge de réflexions, de témoignages et d’exercices pratiques qui mènent à des pistes de solution vers un changement sain et durable.
Marthe possède des certificats en français écrit et en rédaction française, en plus d’études en journalisme et en psychologie ainsi qu’une formation en coaching.