Éloge du courage pour l’année 2022

La force morale qu’est le courage nous pousse à agir malgré les difficultés. Pour franchir 2022, il nous faudra en déployer, du courage, et sans aucune modération. Nous devrons entreprendre des actions, parfois laborieuses, dont les résultats pourront nous sembler nébuleux par moments, afin d’avancer peu importe les obstacles qui se présenteront devant nous. Ainsi, nous cultiverons notre joie de vivre et garderons le cap sur l’essentiel : notre équilibre psychologique et émotionnel. C’est d’autant plus important, car la santé physique fléchit souvent après la santé mentale, ne l’oublions pas.

Affronter la peur, les dangers, les souffrances et l’insécurité est également synonyme de courage. Depuis deux ans, nous avons dû traverser des tempêtes avec bravoure et détermination, tout en respectant nos convictions les plus profondes et avec elles nos valeurs morales.

Reconnaître la force de vivre

La période est propice pour prendre conscience d’une force qui nous habite et que nous avons négligée jusqu’ici. Vivre sans nous poser de questions et dans l’abondance allait de soi, et ce quotidien qui était le nôtre se déroulait dans une sorte de routine presque banale, les années s’enchaînant dans une approximative lassitude de connaître notre « lendemain ».

Puis, une crise éclate et nos repères disparaissent, faisant naître incertitudes, incompréhensions, peurs et insécurité. Ce chaos nous oblige à puiser dans notre force de vivre, dans notre foi en la vie avec la certitude que rien n’est permanent. Pour ce faire, nous faisons appel à notre flamme intérieure. Celle qui nous guide depuis notre naissance ou depuis notre enfance. Mise à rude épreuve, cette flamme devient parfois faible, chancelante, voire sur le point de s’éteindre. Mais, tant que cette lueur scintille en nous, aussi mince soit-elle, nous savons que nous pouvons compter sur sa puissance. La braise n'est-elle pas créatrice de feux superbes?

Traverser la peur  

S’il y a bien une leçon à tirer dans les événements de ces deux dernières années, c’est celle-ci : la peur est le pire ennemi de l’homme. Vivre constamment dans la peur est anxiogène, à la limite de la paranoïa, ce qui empêche la foi de grandir. Dans un mouvement de déséquilibre, il est sain de laisser la peur se manifester, car elle nous prévient d’un danger possible et nous guide. Par contre, nourrir la peur durant des mois et des mois, voire des années, affaiblit notre système nerveux, notre système immunitaire, donc notre état de santé en général.

La peur n’existe pas pour que nous nous y enfermions, mais bien pour nous prévenir d’un changement dans notre environnement physique ou émotionnel. Nous devons apprendre à la transcender en nous adaptant à notre nouvelle réalité. L’adaptation permet de voguer dans les tempêtes les plus virulentes, mais qui dit « adaptation » ne dit pas « soumission ». À court terme, la peur n’a pas une fonction de soumission, mais de résilience.

En d’autres mots, il nous faut apprendre à rebondir. La coupure qui s’est créée depuis mars 2020 nous enseigne à délaisser un passé devenu désuet pour embrasser – du mieux que nous le pouvons – un avenir différent. Et si nous ne parvenons pas à dépasser la peur issue du déséquilibre, nous serons affaiblis, grugés par l’angoisse et l’anxiété.

Célébrer le courage

Les épreuves de la vie ne passent pas uniquement par de grands drames tels que le décès d’un proche ou la maladie. Une épreuve est un événement qui nous déstabilise, qui nous secoue jusqu’à ébranler notre structure. Ces crises existent pour élever notre niveau de conscience, pour renforcer notre courage en testant notre volonté de poursuivre notre route. Avancer à travers les ronces malgré les déchirures, accepter les détachements inévitables qui entraînent la rupture de certaines relations devenues vides de sens, créer d’autres liens plus compatibles en cette période de notre vie, voilà ce vers quoi il faut tendre.

En plus d’être nécessaire, tout changement est bon pour nous. Que nous en soyons conscients ou non, le changement exige du courage pour rester ancrés à notre nature profonde, malgré les renoncements qu’ils nous en coûtent. Vivre demande du courage, en sommes-nous vraiment conscients?